• Il va falloir y arriver à ce site mythique ! Ceux qui ne l’ont jamais vu vont se languir ! Va se faire désirer !

  Première étape, plutôt urbaine…quitter Le Vigan le long d’une route à forte circulation matinale ! Chercher le GR détourné par un lotissement dans le village d’Aveze ; se faire un p’tit raidillon pour la gloire…et le redescendre…Passer devant les ruines harmonieuses d’une magnanerie. Et puis, bien sûr, le retrouver notre sentier, et puis bien sûr commencer par une sacrée montée, de celles qui font souffler! Yeux rivés sur les pierres, on grimpe ! Y a les cabris…et les plus lourds…Mais chacun sait que c’est le grand moment sportif de la journée…chacun gère son endurance, son souffle et ses mollets ! Et tout le monde est heureux en arrivant en haut ! en une petite heure, 400mètres de D !

  On oublie un peu les pieds…les yeux peuvent se poser sur le paysage, les fleurs. Le sentier traverse maintenant la garrigue gardoise pour aboutir dans une zone de carrière…Jusqu’à Montardier. On y fait le plein d’eau…

  Après le village, on respire à pleins poumons dans un paysage ouvert, les lignes montagneuses dessinent l’horizon, le gris des pierres qui affleurent domine, les buis et le bleu des fleurs dans le chaud soleil comme autant de signes du Sud. La pause déjeuner permet d’évoquer le passé…celui du village..Malemort avant… avant…Nostalgie, quand tu nous prends !

  Le GR se confond avec la D513…On a traversé avec des vaches, féroces matrones prêtes à charger pour leur progéniture. Et on a foulé le goudron, en cherchant l’herbe ! Il se mérite ce cirque. Parce qu’on n’y est pas encore…Que non ! Un dolmen… …Un champ de menhirs, un cromlech…impressionnant. Les plus mystiques essayeront d’y entendre souffler l’esprit !!! Puis, Blandas, au cœur des Causses et Cévennes, site classé Unesco ! C’est pas rien ! Enfin le GR bordé de fleurs…

  Et voilà ! Le belvédère, aménagé…capacité monstrueuse d’accueil de véhicules de tout poil ! On se penche ! Il est là le fameux cirque. Et c’est beau, c’est sûr.Ca valait bien toute cette peine. La Vis coule en bas. Ce qu’on voit, c’est l’eau « qui a fait tout ça ! »…Un cirque, ses courbes, ses emboitements de cercles, le village tout au fond, les lignes de la falaise qui enserre. C’est grandiose !

  On est pris dans une véritable euphorie ! Bonheur d’être là. La beauté du lieu nous transporte, littéralement. Mais avant de descendre…Ce cirque ? D’où sort-il ? D’il y a bien bien longtemps…Au jurassique – entre moins 190 et moins 150 millions d’années les dépôts marins s’accumulent et permettront la formation de la roche calcaire. Franchissons le temps à la vitesse de la lumière, on est à environ moins 3 millions d’années (au fait, vous imaginez ne serait-ce qu’un million d’années en arrière !! ?) donc à moins 3 millions le plateau sort des eaux – vous voyez ça ! – et il est fracturé par des mouvements tectoniques, qui créent des failles… et franchissons les milliers d’années, une rivière coule, la Vis, elle dessine des méandres, doucement, certains s’assèchent, et ainsi se forme ce cirque grandiose. Oublions la géologie, et intéressons-nous un peu à l’histoire…dès le 10ème siécle – c’était hier ! – le nom de Navacelles apparait dans une charte de l’abbaye de Gellone

  Les moines de Saint-Guilhem seront très actifs à Navacelles. Ils y sont depuis le 5ème siècle, ils y aménagent des terrasses et plantent des arbres fruitiers et des oliviers. L’abbaye décline au 15ème, Navacelles passe aux mains de seigneurs laïques qui construisent le pont au 16ème…..Le canal est construit au début du 20ème siècle ( chantier qui dure de 1902 à 1907) pour capter l’eau de la Vis et permettre le fonctionnement de la centrale hydroélectrique de Madières, inaugurée le 18 juillet 1908.

  On va accéder au fond du cirque, et au village par un long long sentier qui descend, descend…dans les pierres qui roulent, dans le soleil qui cogne ! Mais quel bonheur d’arriver là…d’admirer la cascade, puissante, bruissante…on ira même l’écouter après dîner ! L’eau saute et roule sur huit mètres de haut !

  Une journée qui se termine en apothéose !

Difficulté physique: Très longue étape avec de fortes montées et une descente pénible.

Orientation: Bien balisé GR60 

Evaluation de l‘effort

 Cotation “Effort” FFRandonnée selon indice IBP : 0-25 : Facile ; 26-50 : Assez facile ; 51-75 : Peu difficile ; 76-100 : Assez difficile ; >100 : Difficile

Le milieu que vous allez traverser durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets chez vous et ramassez aussi ceux que vous trouverez.

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